D’ascendance Tunisienne, j’ai passé mon enfance a m’imaginer sirotant une citronnade sur les bords de la Marsa plongeant avec douceur un morceau de pain italien dans une marmite de bkaila.
Mais là s’arrêtait toujours ma rêverie, revenant à la triste réalité de ma campagne environnante réveillé par le fumet indélicat des cuisines du terroir.
C’est au détour d’une ballade boulevard Belleville que j’ai fait la rencontre avec mes origines ici dans ce lieu figé dans le temps où l’on côtoie les plus belles figures d’une tunisie révolue. Les Marlene Attia, les Jocelyne Nataf, Yves Fitoussi ou encore Henri Tibi. Tout ces gens qui ont connu la saveur de la vraie cuisine tunisienne d’antan se retrouvent dans cette cantine pour déterrer de vieux souvenirs. Les souvenirs du palais, ces plaisirs gustatifs qui les ramènent au jardin du belvédère savourant la mlokheya du mardi que le chef René vous prépare avec autant d’amour que d’huile, ou cette divine psaloubia que l’on arrose de mie de pain faisant dire à Jojo Tuil « j’ai 20 ans et je me ballade un mercredi soir de juillet sur l’avenue de Londres ».
Toute une histoire qui se réécrit, attablé au 92 boulevard de Belleville, où je commande un sandwich tunisien que l’on partage entre amis, se délectant de ce mélange savoureux de citron beldi et de thon albacore fraîchement pêché, pour qu’ensuite attaquant le plat principal, les doigts dans les tripes que la bas on appelle akod je me retrouve repu mais ne lésinant pas sur le dessert, un fricassé à l’harissa, une note salée pour finir ce repas qui vous emmènera loin sur les rives de la Méditerranée.